26 juin 2007

Sois polie si t'es pas jolie...

Ma maman m'a bien appris;

On dit "Non, merci"
Ou "s'il-vous-plaît, oui".
Elle ne tenait pas élevage de petits
Cochonnets impolis.

On prends de petites bouchées,
La bouche fermée pour mastiquer,
On ne se sert pas à l'arrachée,
Et sans bonne raison d'être affamée,
On s'arrête à la première fournée.

Quand tantine vient en visite,
On partage le pique-nique,
Et on ne cache pas les chips,
À moins que les voisins ne s'invitent
Une fois, une autre puis trente-huit.

On boit de l'eau ou comme nos hôtes,
On offre ce qu'on a d'abord aux autres.
On garde trois bières
Dans l'frigdaire
On offre souvent
Et on accepte rarement.

C'est assez simple finalement et ça m'avait toujours suffit (même si les mères de certaines copines se désespéraient à me voir ne boire que de l'eau pendant mes visites).

Kitty a à peu près les mêmes règles, peut-être un peu plus lousse, à une près: si on me demande mon avis avant de sortir quelque chose à grignoter, je vais toujours refuser poliment, à moins d'avoir vraiment faim (ou d'être chez Carja!) alors que la seule politesse anglaise est de faire insister l'hôte lourdement puis d'accepter un petit quelque chose.

Il y a deux semaines, les douze petons de ma petite famille partent en promenade après le souper, comme tout les soirs depuis l'arrivée de Max. Au hasard, je propose d'aller voir vers chez Laszlo, qui travaille dans le chenil, question de lui montrer comment mon joli toutou s'adapte bien, se promène déjà sans laisse et ne fait faisait pas encore de bêtises. Juste en passant. Juste, genre, dix minutes de blabla dans l'entrée le temps d'épuiser notre quota de mots hongrois.

Ah! Le doigt dans l'oeil jusqu'au nombril!

Laszlo lavant son auto nous fais de grands signes de la main en nous voyant arriver. Première chose que l'on sait (vu le peu de mots compréhensible d'un côté comme de l'autre, pas moyen de faire autrement), l'auto pleine de savon est en train de sécher, nous sommes attablés devant trois verres de bière et les toutous font connaissance avec (Spritch, Spitsht, Stipish? - le chien). Judith vient aussi nous dire bonjour et avec son anglais pas si tant mal nous explique qu'elle a une grosse journée demain, qu'elle ne peut pas s'asseoir avec nous mais elle nous offre une bouchée, si nous voulons? Une feuille de choux farcis peut-être?

Je n'ai pas eu le temps de dire non que Kitty avait déjà dit oui, en précisant bien kitci-kitci, et qu'arrivait vers nous le plat, au complet et intouché(!), de cigares aux choux. Avec la crème sure, la salade de patate, les boulettes de porc aux oeufs (très miam, mais quand même!) ...

Bon déjà, ce serait pas si mal si les hôtes mangeaient avec nous, mais eux aussi ont déjà soupé. Deux belles dindes assises là, discutant comme on peut en hongrois/anglais/allemand pour essayer de finir les coins, les seuls à manger de ce qui ressemble au souper de fête du lendemain et sans avoir vraiment faim.

Euh... on mange un peu? beaucoup? qu'est-ce qui est poli? Si on mange peu, c'est comme si on n'aimait pas; si on mange beaucoup, on est des cochons... c'est quoi la règle dans ces moments-là? Un peu de tout plus tard ce sont les framboises fraîchement cueillies, le jus de framboise pressé maison... et la deuxième bière acceptée par Kitty!! (Sous mes gros yeux qui, sûrement, n'améliorent pas leur opinion de nos manières.) Comble du comble, avec le coucher de soleil sont arrivés en grand les moustiques, nous forçant
à décamper à peine la bière terminée!

Je suis assez gênée et embêtée. Il faut savoir que c'est tout-à-fait dans les normes de politesse hongroises d'offrir - et d'accepter - à manger quand les voisins passent, et puisqu'on juge la qualité de l'hôtesse à la diversité de sa table, rien que de normal à la façon dont nous avons été reçus. Aussi poli de rempli le verre sitôt vide donc toujours en garder une gorgée au fond si on n'en veut pas plus.

Mais de mon côté, je ne sais vraiment pas comment agir dans ce genre de situation et les us du pays sont tellement complètement contraires à mon éducation que je deviens instantanément mal-à-l'aise.
Jusqu'où faut-il accepter?
Et maintenant qu'il est trop tard pour changer les choses, comment rendre la pareille??

1 commentaire:

Gcoq a dit...

Je crois qu'il faut accepter les coutumes des autres telles qu'elles sont! S'adapter à la situation... malgré le "formatage" qu'on a pu subir...