29 novembre 2006

Car il neige dans ma tête

Je le sais que la grosse majorité d'entre vous en ont déjà plus que soupés du thème de Noël étalé dans les boutiques et les magasins.

Ici, j'ai le problème inverse. Les préparatifs sont tellement discrets que j'en oublie que le temps passe et qu'il ne me reste que 22 jours avant de prendre l'avion pour le Québec
Pas de musique de Noël dans les grande surfaces.
Pas de maisons décorées dans le village.
Pas d'heures d'ouvertures allongées dans les magasins.
Pas de neige non plus, ce qui provoque une grande confusion dans mon petit cerveau (il semble que je serais confuse au Québec quand même, cette année toute la neige a migré vers Vancouver!).
Mais quand même un nombre toujours décroissant de jours pour terminer mon magasinage des fêtes, et un Kitty qui déteste magasiner.
Honnêtement, je déteste aussi l'emmener magasiner avec moi. Dans un centre d'achat, je lui donne moins de vingt minutes pour devenir marabout et vouloir s'en aller, même si le dit centre d'achat est en Autriche à plus d'une heure de route de la maison.
Sauf que c'est lui ou rien, et j'ai encore une petite gêne à partir toute seule sur les petites routes alors que le pneu de secours est crevé, que mon hongrois n'est toujours pas fonctionnel, que je n'ai ni téléphone cellulaire, ni les numéros d'urgences en cas de problème et ainsi de suite.
Je me suis servi de son appareil photo comme d'un pot de vin et je lui ai promis de multiples occasions de photos magnifiques dans les rues de Budapest.

Le voyage a failli être un fiasco complet.
Je sais que le dimanche, tout est fermé. J'ai oublié que le samedi, tout ferme à 14h.
Nous sommes arrivée à Budapest à 12h45, dans le trafic, sans place de stationnement disponible. À 13h15, une fois stationnés, j'ai eu bien envie de refuser de sortir de l'auto. What's the point?
The point, c'est ça:
Le marché de Noël et du Jour de l'An à Budapest

Travaux en tout genre sur place

Et des anges de patiences pour nourrir les estomac affamés

J'ai (un peu) frustré Kitty en prenant la dernière photo. Il n'aime pas trop quand je réussi d'un click la photo qu'il tente de prendre depuis 15 minutes. Pour en voir d'autre, c'est sur HungaryMonster.

Surprise!
Derrière la Basilique du côté Pest, tout le square s'est transformé en une grosse foire qui restera pour tout le mois de Décembre avec un roulement constant d'artisants en tout genre. Ça sent bon le porc rôti, les saucisses, le râgu. Dans un coin, une petite scène où les musiciens en tout genre se succèdent. Mes coups de coeur? Le confectionneur de marionnettes (si Esteban était un peu plus vieux!), la papetrie de papier maison, les décorations d'arbre de Noël fait à partir de clémentines et de limes. L'atmosphère pas pressée des gens qui y sont pour passer un moment agréable, tellement à l'opposé de l'atmosphère habituelle d'un centre d'achat à moins d'un mois de Noël. Le joueur de verres d'eau et sa foule dans un coin.

Presque 5 heures de magasinage sans plaintes de la part de Kitty, avec une seule pause strudel dans un petit café en retrait de Vací utca (prononcez Vatci utsa, à la hongroise).

Il me manque encore plein de choses pour Noël. Je me demande si je saurais convaincre Kitty d'y retourner??

28 novembre 2006

Considération

Mai 2006

Ça ressemble déjà à l'été ici et les longues routes de campagnes appellent mon motocycliste de chum.
Le seul problème c'est que les lois financières empêcent les prêts bancaires au résident non-permanent, ce qui nous exclus tous les deux pour encore quatre ans...
Le meilleur moyen donc, serait de contracter une avancée de paye au travail, remboursable sur 6 à 12 mois. C'est une pratique courante ici, que ce soit pour rattraper un retard de loyer ou pour mettre un cashdown sur une nouvelle auto. Souvent, l'argent vient directement des poches du Grand Boss, sans paperasse et sans intérêts - ce fut le cas pour moi quand j'ai loué la maison puisque je devais payer deux mois d'avances + le mois en cours (180 000 HUF soit près de 1 100$ CAN) que je n'avais pas.
Le montant étant quand même substantiel pour la moto (chéri ne roule pas sur n'importe quoi, et plus il magasine, plus les prix augmentent!) il s'est vu répondre qu'il faudrait vérifier la limite empruntable en premier lieu.

À peine dix minutes plus tard, j'ai le Grand Boss dans mon bureau.

- Kitty me demande d'emprunter 1.500 000 de HUF pour s'acheter une moto...
- Oui..?
- Je voulais juste savoir si c'était correct avec toi avant de lui dire oui. Tu n'as rien contre qu'il s'achète une moto?

Le croyez-vous qu'il était vraiment sérieux?
J'ai presque eu envie de dire qu'en fait j'étais contre, juste pour voir à quelle vitesse il allait dire non à Kitty (mais bon, j'aurais beaucoup trop aimé avoir une moto à nous pour risquer la blague).

Quand même, puisque d'autres contretemps ont fait que le prêt n'est jamais arrivé, peut-être qu'il ne cherchait qu'une raison de dire non...

Octobre 2006.
Kitty est en congrès pour la semaine mais il a son cellulaire avec lui.


Le Grand Boss passe dans mon bureau.

- J'aurais besoin que Kitty vienne faire une démonstration à un client à Munich fin novembre...
- Oui? Selon son horaire de déplacement, il devrait être disponible. Voulez-vous que je l'appelle pour vérifier?
(Oui, en plus de ma description de tâche personnelle, je suis aussi la secrétaire de Kitty en déplacement.)
- Non, non, ce n'est pas urgent, je voulais seulement vérifier avec toi que c'était correct si si on partait deux ou trois jours pour ça.

J'ai tellement envie de rire à ce moment-là, mais je ne sais pas si c'est une blague ou pas!
Dans une compagnie de chez nous, je ne saurais rien de ce genre de déplacement. On appellerait Kitty directement et on lui laisserait le bon soin de m'avertir. Ici? On me demande ma permission!

Novembre 2006
Le voyage est prévu pour la fin de cette semaine. Six heures de route jeudi, couché à l'hôtel, présentation au client le matin et retour en fin de journée.
Ce matin, Kitty à le Grand Boss dans son bureau.

- J'ai fait les réservations pour Munich. L'hôtel est tout près du centre. Veux-tu que Petitspetons vienne avec nous?

Le Grand Boss m'offre une journée de congé sans raison.
Mais! Il prends soin de vérifier d'abord que Kitty ne préférerait pas y aller sans moi.

Il va falloir m'expliquer comment a Hongrie peut avoir une histoire autant chargée de guerres. Ils me semblent à moi complètement dévoués à éviter les conflits, même au sein de la vie familiale de leurs employés!





Le PS qui ruine l'histoire un peu, c'est que pour n'importe lequel des employés hongrois dont la femme ne travaille pas ici, la question aurait été "veux-tu y aller tout seul, emmener ta femme ou emmener ta maîtresse?"

27 novembre 2006

Heureuse de se sentir bêbête

Je m'étais juré que je ne changerais pas d'idée.
Ce n'était pas du chantage mon affaire, pas ouvert à la négociation, pas une crisette pour avoir ce que je veux. J'étais blessée, mais sérieuse et réfléchie.

Je me suis dépêchée à publier le texte pour avoir un aide mémoire, puis j'ai arrêté de mettre mon blog en signature ailleurs parce que je trouvais que ce n'était quand même pas la meilleure première impression - déjà, un petit signe que je n'étais pas complètement à l'aise avec ma décision.

En ce moment, j'avoue que j'hésite à tout effacer... mais il paraît qu'il faut s'assumer dans la vie!
Paraît aussi qu'il n'y a que les fous qui ne changent pas d'idée.
Paraît que pour changer d'idée, il faut déjà réussir à en avoir eu deux de suite et que c'est une preuve d'intelligence. Envoye donc.
Je vais être en famille pour Noël.
Avec les cadeaux faits comme d'habitude, parce que finalement la décision n'était ni aussi finale ni aussi unanime que ça.
Avec mon chum et ma famille en no communicado pour le temps des partys.
Avec, probablement, pas mal de stress de tous les côtés et surtout du mien.
Sans cabane en bois rond, sans feu de foyer et sans peau d'ours.
Avec huit adultes et un enfant de moins d'un an dans une maison qui contient 4 demi lit et un lit double. Sans même songer à aller coucher ailleurs.
Parce que malgré la claque à l'ego, malgré que tout ça ne signifie clairement pas la même chose pour tout le monde, malgré toutes mes raisons valables pour dire non, j'aurais passé le 24 décembre à pleurer dans mon shack en bois rond, au grand désespoir de Kitty.
On a beau être éparpillés loin sur la planète, je considère que ma famille est tricotée serrée - avec des mailles extensible, soit, mais la laine ça étire.
J'ai besoin de voir mon monde, j'ai besoin de mes traditions familiales. Les cadeaux, c'est un extra qui me rends mes 4 ans devant une boîte emballée, pas un must qui m'est essentiel ( tiens, tout comme le nouveau DVD de Passe-Partout!).
Peut-être que je n'ai pas réussi à grandir. Peut-être que personne dans ma famille n'a réussi à grandir et que c'est un peu dysfonctionnel notre affaire. Peut-être qu'on stresse tous, qu'on sacre tous et qu'on fantasme tous d'un échappatoire aux réunions familiales parce que ce n'est pas toujours confortable de se sentir régresser vers nos 15 ans dès qu'on passe la porte de la maison familiale, avec le retour en force des caractères adolescents que ça implique. Peut-être que c'est juste moi - en qualité de dernière de famille - qui est comme ça. Ce qui est certain, c'est qu'on finit toujours tous par répondre présent à l'appel.
Et je sais que l'année prochaine si les choses vont comme nous le voulons, Kitty et moi risquons fort de passer les fêtes en Angleterre avec ses enfants et donc que je n'aurai pas le Noël de mon enfance. Je n'avais pas envie de volontairement me couper de ça cette année, j'ai envie d'en profiter encore plus.
Je remercie ma bonne étoile de m'avoir donné une mère qui me connaît assez pour ne pas s'opposer à ma tête de cochon et savoir attendre qu'elle passe, une soeur qui sait faire la messagère calme et sereine dans la tourmente et un frère qui comprends d'où je sors avec mes lubies.
Et pour mon nouveau lecteur qui me fait très plaisir en sortant de je ne sais où et qui s'inquiète de ce que Kitty pense du no communicado...
Il en pense qu'il aime mieux une blonde un peu stressée mais heureuse d'être en famille qu'une blonde qui braille la journée de Noël parce qu'elle voudrait être ailleurs.
Il respecte l'importance que ma famille peut avoir pour moi, même si la sienne à depuis longtemps laissé tomber les réunions de familles sans faire de peine à personne.
Il se dit que c'est le juste retour du balancier puisque j'ai déjà rencontré plus de la moitié de sa famille à lui (et vu le fort accent de certains, le comunicado était vraiment solo un poco) alors qu'il n'a rencontré personne de mon côté.
Il pratique religieusement ses cours de français en faisant la vaisselle le samedi matin, ce n'est pas pour rien.
Il a douteusement hâte d'entendre ma soeur parler anglais avec son accent francophone, surtout étant donné que j'ai perdu le mien depuis longtemps.
Il se dit que sur 18 jours de vacances en classe neige, il peut bien en passer 3 dans ma famille sans en mourir ; ça va lui permettre de se dégeler les orteils et les oreilles (tell me Kitty, which is which?)
PS: La chanson de la seconde pour cette semaine, un petit coup d'enfance en pyjama le samedi matin.

23 novembre 2006

Longue distance

DRRING! DRRRING!

- Oui allo?
- ...
À l'autre bout de la ligne, on n'entend que la respiration difficile et on ne peut que deviner les larmes qui coulent silentieusement, la gorge trop serrée par l'émotion pour laisser échapper le moindre son.
- Oh, non... Poussinette, qu'est-ce qui se passe?

Le son d'une voix qui s'inquiète, c'est tout ce qu'il faut pour que la cascade de sanglots déferle en gros bouillon. On ne peut que laisser couler et attendre l'accalmie, en répétant :
- Respire, respire ma belle, tout doux.

Et puis, entre deux inspirations laborieuses, avoué tout bas comme un secret qu'on ne voudrait pas donner mais qui pèse trop lourd pour soi :
- ...c'est fini ...
- ...Pauvre puce, je suis désolée... Qu'est-ce qui s'est passé?

Et les mots finissent toujours par trouver leur chemin au travers des gorges serrées. Les coups de sangs se hurlent, le désespoir se pleure, l'incompréhension se questionne, se fouille, s'éclaircit. L'histoire se raconte, prends son sens, devient tangible.
Et l'autre voix encourage, se taît, s'insurge, calme.
- Cocotte, peux-tu m'attendre une couple d'heures?
- Pourquoi? Tu étais occupée quand j'ai appelé? Je m'excuse, t'aurais du le dire!
- Non, non, pas du tout. C'est juste que j'embarque dans mon auto là. Je m'en viens.

**********
Il y a des moments où la distance paraît vraiment longue, parce qu'elle empêche tant de choses. Elle rends les silences embarassés alors qu'ils se voudraient respectueux, si seulement on pouvait les accompagner d'un regard qui comprends. Elle provoque des mots inutile et inadéquats là où une embrassade aurait bien mieux fait les choses. Elle coupe le contact dans les moments les plus durs, quand il n'y a rien à dire et aucune façon de le faire. Elle fait disparaître le réconfort, le remplace par de la simple consolation. Elle absorbe le language non-dit à en confondre la lucidité avec le déni.
Et aussi, elle empêche de voir le demi sourire aux yeux pleins d'eau qui prouverait sans nul doute qu'on va s'en sortir malgré tout.


Il y a des jours, maudit que je me trouve loin.

17 novembre 2006

Le coeur gros et l'écume aux lèvres

C'est salutaire l'air pur. La marche aussi, ça aide à dépomper. J'étais en cr*ss, me voilà en beau maudit (pour les non-initiés, le fait d'être suffisament calme pour articuler plus de deux syllabes est un signe certain d'un calme relatif. Disons que j'ai arrêté de trembler et je respire normalement en ce moment.)

Je passe rapidement sur l'effet ressenti à recevoir une claque en pleine face et se faire marcher sur la tête en simultané, je risquerais trop de repogner les nerfs. Je ne dirais que ceci: se faire annoncer sans cérémonie que puisque l'on habite loin et que Frère Ainé sera abscent pour Noël, il a été décidé que nous n'aurions pas voix au chapitre des décisions prises au sujet du-dit Noël en famille (HELLO??!? Je vais être présente moi, et Kitty aussi! C'est juste 800$ de billet d'avion qu'on dépense pour passer les fêtes au Québec, c'est pas comme si on le fesait par manque d'options intéressantes ailleurs!), ça passe déjà mal. Quand on se fait rajouter deux lignes plus bas "(T'aimes pas l'idée de l'échange de cadeaux,) ça veux dire que tu ne participes pas?"... CQFD.

Chez mes parents, Noël en famille ce sont 4-5 petites heures volées à la nuit du réveillon. Une messe de minuit à minuit, un réveillon de petites bouchées sans avoir vraiment faim, des échanges de cadeaux qui nous tiennent réveillée jusqu'à pas d'heure.
Chacun donne, chacun reçoit, la famille immédiate entre eux; les gendres et belles-soeurs des parents et de leur chéri.
Cette année? Oh non, cette année on fait ça short and sweet, une échange de cadeau "ouverte" i.e. un cadeau qui peut plaire à tout le monde et chacun pige l'emballage de son choix sous le sapin. Les arguments pour? Je ne doute pas qu'il y en ait pleins. Notamment ça coûte moins cher de même et c'est moins long à magasiner.

Outre le fait que cette décision ait été prise - sans m'en parler - depuis le 23 Octobre (on est le 17 NOVEMBRE, poeple, commence à être temps que je sois mise au courant!!!) je trouve l'idée absolument dénuée d'intérêt famillial.

Dites-le moi si je suis la dernière désillusionnée de la planète qui se force encore le c*l pour acheter des cadeaux qui veulent dire quelque chose pour la personne à qui ils sont destinés. Dites-le moi si je suis la seule à être incapable de trouver une idée vraiment intéressante et personnelle quand ça doit plaire autant à ma mère qu'à mon beau-frère et qui trouve la chose vraiment ridicule quand je pense à Kitty qui devrait réussir le même exploit sans jamais avoir rencontré un seul membre de ma famille. Dites-le moi si je suis la seule qui ne ressent aucun feeling particulier à donner un set de couteaux à fromage ou une chandelle parfumée - et qui en ressent encore moins à les recevoir.

C'est le genre d'échanges qui se fait au travail ou quand, dans un même party, sont réunnies 25 personnes qui se voient moins de trois fois par années. Et ça peut être drôle, quand on en espère rien parce que qui dans le groupe pourrait savoir ce qui nous ferait vraiment plaisir?

Sauf que des échanges du genre, j'en ai déjà suffisament. Sauf que pour moi, les membres de ma familles ont plus de valeur que ça et j'ose espérer que je les connais suffisament pourêtre capable de faire mieux qu'une bouilloire en forme de grenouille quand arrive une occasion d'offrir. Des cadeaux qui ne veulent rien dire, choisis pour la blague instantanée ou pour leur capacité à être cachés dans une armoire pour le reste de l'année et sitôt oublié, j'en achète suffisament et j'en reçoit trop. Le sous-sol de mes parents est plein de gogosses et de bidules reçus alors que je n'avais pas d'intérêt à les apporter en Hongrie.

Alors non, je ne participerai pas, parce que pour moi ça ne veut rien dire. Et tant qu'à économiser sur les frais du Temps des Fêtes, aussi bien ne pas acheter des cadeaux qui ne me font pas plaisir.
Sauf qu'il faudrait être vraiment con pour espérer que je passe mon Noël à faire le spectateur dans ma propre famille et que je force Kitty à faire de même.

J'angoissais justement sur l'impossibilité de passer des Fêtes avec une minimale tranquilité d'esprit alors que mon chum et ma famille sont en continuel no cominicado. Voilà le problème réglé et sans remords. Cette année, Kitty et moi passeront Noël dans un conté de fée canadien, un petit shack en bois rond, peau d'ours et feu de foyer. Ça va me couter un bras, mais c'est pas comme si j'avais autant de cadeaux de Noël que d'habitude à acheter!!

08 novembre 2006

Mal parece que solo me quedés ...

Je sais, c'est de la pop. Et moi, fille de rock, je n'écoute pas de pop.

Sauf, il semblerait, quand la pop m'est chantée en espagnol.

J'ai changé
la chanson de la seconde (et haut à droite, là où vous ne regardez jamais) et puisque j'ai les hanches qui se baladent malgré moi, elle risque de rester là, euh... au moins 604 800 secondes.

Ou jusqu'à ce que je sois capable de chanter les paroles sans m'enfarger dans ma langue.



Mal parece que solo me quedé
Y fue pura todita tu mentira
Que maldita mala suerte la mía
Que aquel día te encontré ...

07 novembre 2006

Et pendant que je dors ...

Mon amour lui, décore
Et garde le secret de ses oeuvres d'arts
Jusqu'à bien après son départ.


Baby come back soon,
I miss you already,
The house is empty,
The bed is cold.

I need cuggles

et je veux un bisou.
Can't sleep without you,
Next time I'm going too.

06 novembre 2006

Tout petit matin

Le problème quand ça fait longtemps qu'on a pas joué à la princesse et que soudain il nous prends l'envie de recommencer, c'est qu'on a vieilli. Imperceptiblement, sans rides, sans marques. Le corps a simplement pris l'habitude d'être traité de façon civilisé et ne pense même plus à dire merci tellement ce n'est que normal.

Fiez-vous sur moi que vous allez le savoir si vous décidez de supprimer les privilèges de grands-mères.

Ça doit faire plus de 18 mois que mon choix de chaussures se limite aux gougounnes à strap entre les orteilles, espadrille ou soulier de marches. Que du bon soulier qui respire bien, qui soutient comme il faut et surtout, que du soulier sans talons. J'ai le bassin enligné moi madame, la courbure illiaque qui sait se tenir et la tête droite.
Euh non, j'ai le body qui a appris à compenser un déplacement C3-C4 qui revient tout le temps, une courbure trop creusée et un bassin plus bas à gauche qu'à droite. Et dès qu'on rajoute à ça un deux pouces et demi de talons, j'ai les fesses qui ressortent, la totalité du poids du haut du corps qui repose sur mon bassin croche et le cou qui tire - qui tire fort.

Si bien que je me tappe le mal de tête du siècle depuis deux jours. Je me couche avec, je me lève avec, je me traîne avec à la journée longue. J'ai un trou dans les tempes à force de masser pour soulager la tension. Je peux dessiner sur mon crâne exactement où passe le nerf entre le sinus et l'homoplate ; c'est là que ça fait mal. Je calcule précisément pendant combien de minutes dans la journée j'ai besoin de porter mes verres de contact, parceque je ne peux pas les endurer plus de 6 heures d'affilées (on parle de la fille qui pouvait les garder trois semaines sans les laver ici). Je les porte uniquement parceque je dois pouvoir mettre mes lunettes de soleil à l'extérieur, même par temps nuageux. J'ai forfaité mes écouteurs. J'ai éteint la radio de la voiture. J'ai mal à la tête.

Je me suis couchée à 20h hier soir. Bénis soient le silence et la noirceur.
Je me suis réveillée à minuit, fraîche comme une rose.
Je me suis levée, juste le temps de me brosser les dents.
Je ne suis pas maniaque, mais ça me dégoûte un peu les dents sales.

Sauf que j'aurais du les endurer. Le mal de tête est revenu en force et le sommeil s'est éclipsé.

Entre moi qui souffre, Kitty qui stresse devant le voyage à Washington de ce matin, Roxy qui lèche le plancher et le réveil qui nargue chaque minute de précieux sommeil envolé, il y a des rêves qui se perdent.

J'ai jetté la serviette à deux heures du mat et j'ai rejoint le divan avec une bonne dose d'ibuprofène. Au moins Kitty a pu dormir trois heures avant la sonnerie du réveil.

Parce que - et tout le point de ce post est là - le départ pour l'aéroport devait se faire avant 6h ce matin. Départ du vol à 9h40, 1h30 de route à faire et des manifestations dans la capitale en plus du traffic habituel d'un lundi matin.

À 5h55, les deux corps épuisés sont dans la voiture. À 5h58, en passant devant le dépanneur, les deux zozos qui voudraient tant être couchés sont éberlués de voir pas moins de 5 personnes amassées sur le perron, attendant l'ouverture. À 6h00 les deux zozos retournent à la maison chercher l'adapteur du lecteur de musique et remarquent que la foule a disparue à l'intérieur du dépanneur maintenant ouvert. À 6h03, une fois partis dans la bonne direction, les étonnés rencontrent 3 personnes marchant au bord de la route en direction des vignobles. À 6h08, les deux expat-depuis-plus-de-17-mois voient que le casse-croûte qu'ils avaient toujours cru out of buisness puisque toujours fermé est bien ouvert et semble bien faire de bonnes affaires. À 6h15, le train est à la gare d'Alsőörs, à demi rempli de gens bien réveillés en route pour le boulot.

Il faut se rendre à l'évidence, nous sommes encore moins intégrés qu'on ne le croyait. On peut même dire qu'on a jamais encore vécu une journée en Hongrie. Parceque la vie ici, c'est une heure avant l'aube que ça se passe. Le social se fait sur le perron du dépanneur à la noirceur, la messe se tient aux matines - à 6, pas à 9h - et vu comme ça, ce n'est pas surprenant qu'à 14h, il n'y ait plus personne au boulot.

Pendant quelques minutes, j'ai eu le goût de m'y mettre moi aussi. Travailler une vraie matinée et vivre ses journées en après-midi. Imaginez les choses que l'on peut faire quand on arrive à la maison à 14h30. Toute une après-midi à occuper! Que de temps pour popotter, promener le chien, écrire!

Sauf que.

Sauf qu'avec 5 à 9 heures de décallage avec l'Amérique, il faut quelqu'un pour répondre aux clients en temps réel de temps en temps.
Sauf que bien franchement, à part les soirs de mal de tête, c'est plutôtdifficile de me convaincre d'aller au lit à 20h.
Sauf que je me connais, ça va revirer en autant de culpabilité à passer des après-midis ensoleillés écrasée à ne rien faire parce que juste envie de relaxer. L'inactivité passe toujours mieux quand il fait noir dehors.

Je vais continuer à profiter des étoiles du soir dans le silence plutôt que de celles du matin au son des cloches. Je vais continuer à travailler jusqu'à tard et à trouver que la levée du corps vient trop vite le matin. Je vais aller prendre une autre dose d'ibuprofène, avant que le mal de tête se se refasse sentir.

PS: qui a parié que je portais quand même mes talons aujourd'hui? Vos avez gagné, mais c'est seulement parce que mes jeans sont trop longues et trainent dans la boue sinon...

04 novembre 2006

Première neige..



Depuis deux jours, en intermitance, la bataille entre blanc et vert fait rage. Le thermomètre, partisant fanatique des verts qui n'ont pas assez vu l'automne, refuse de descendre sous zéro excepté pendant les petites heures du matin où personne ne témoigne.


Le ciel tente de fausser la perception des choses en amassant un manteau douillet d'ammunitions.

Si les cadavres blancs ne mouillaient pas autant le champ de bataille toujours vert, il serait facile de se coucher sur le dos, regarder le ciel visualiser la victoire du blanc dans un monde qui ne reverra la couleur qu'au printemps prochain.


Mais ce n'est pas comme ça ici. La neige ne reste jamais. Les couleurs ternissent, le thermomètre laisse retomber son appui en même temps que le ciel renonce à ses munitions et l'hiver se traduit de brumes et de froid.


Et moi je joue à la princesse pour la première fois depuis des années, avec mes talons d'hiver de 2 pouces et demi et ma doudounne rose bonbon au foulard assorti. Il me manque des mitaines, et un chapeau que je n'arrive pas à trouver...