05 décembre 2006

Rendue!

Parceque je suis en plein délire organisationnel de 18 jours de vacances dans un Québec qui refuse toujours de se recouvrir de neige, ce qui non seulement me rend pas du monde mais qui en plus me coupe l'inspiration artistique, permettez moi de vous faire cadeau de cette petite note recyclée.

En primeur, le tout tout premier email écrit en provenance de Hongrie il y a déjà 20 mois hier.

Je vous mets en situation.


Le 3 janvier 2005, je retournais travailler chez mon ancien employeur à Montréal pour une période d'entrainement limitée avant transfert en Hongrie pour une période de deux ans.

Fin mai, l'état des choses pour obtenir les papiers nécessaires laissait présager un départ en juin ou peut-être même juillet.

Le 30 mars, on m'annonçait que je devais partir le 4 avril, en tant que consultante faute d'avoir mon visa de travail.


J'avais à ma disposition l'appartement de la compagnie à partager avec un collègue Québecois de 15 ans mon aîné que j'avais rencontré trois jours lors de ma première visite - à mon arrivée, il venait tout juste de partir pour sa semaine de vacances mensuelle auprès de sa famille - et le boss de mon boss pour me fournir le transport soir et matin.


J'ai passé mes trois derniers jours au Québec à vider en panique le sous-sol que je louais au frère d'une amie, trier ce qui devais s'en retourner chez mes parents, ce qui s'en allait chez la dite amie faute de place dans ma voiture et ce que j'emportais avec moi, dire au revoir à l'intérêt masculin du moment et aller voir une dernière fois ma famille, leur laisser ma voiture et la moitié de ma vie avec une dernière embrassade.


Ce qui suit est le premier email envoyé à mes copines à mon arrivée. La chronique du lundi en Hongrie a durée quelques mois avant que je ne me décide à ouvrir un blog. Si vous êtes bavard, j'essaierai de vous retrouver les autres.



6Avril 2005
Allo les cocottes et le cocotier (je pourrais dire le coco aussi!),

je suis finalement arrivée, après un espèce de 21 heures hors du temps, où l'on voulait me nourrir à des heures impossibles et me faire dormir quand le soleil était au zénith. Je dois dire que les Brittish ont du génie (et je ne dis pas ça pour Schroeder), leur aéroport est l'un des mieux foutu que j'ai vu, si bien que j'ai réussi à dormir (le p'tit masque pour cacher les quenoeils fourni dans l'avion a aidé beaucoup) sur une chaise de plage de 10h30 a 15h en plein Heathrow sans paniquer pour mes baggages à mains, qui soit dit en passant n'ont même pas fait l'objet d'un petit coup d'oeil croche en passant parce que le sac était trop gros et beaucoup trop lourd.

Donc, arrivée à Budapest plutôt zen pour une fille qui ne savait pas qui venait la chercher ni quand. J'ai pris le taxi comme une grande jusqu'à mon hôtel où je me suis prise une chambre comme une grande, où j'ai pris un bain de littéralement 3 heures avant de me décider à me laver et aller me coucher.

Budapest sous le soleil, mes enfant, n'a rien à voir avec les photos que j'ai pu vous montrer de mon premier séjour en février. Même si les édifices ont l'air d'avoir passé au feu hiver comme été, ce sont les petits jardins qui font la devanture, et tout le charme. Je n'ai pas eu beaucoup de temps, à peine une couple d'heures mardi matin, avant de prendre la route de Veszprém, mais pas en taxi cette fois!

Et voilà, après la fatigue, après l'émerveillement, j'en suis rendue à la panique, comme vous pouvez bien vous en douter. Rien ne sert de mentir, je démentirai bien une fois habituée, mais pour le moment je me demande bien ce qui s'est passé dans ma petite tête pour avoir voulu m'en venir ici. Parle pas la langue, connais pas la bouffe, je donnerais n'importe quoi pour que mon co-loc soit là cette semaine, mais non, monsieur a foutu le camp voir la femme et les enfants, au Québec (!!) Toute seule avec un frigo vide, j'ai peur d'aller faire l'épicerie (ceux qui ont de la mémoire et de l'observation se souviendront que je stressais a l'idée de prendre l'autobus de ville a T-R, rien de nouveau donc à moi qui ai la chienne pour un rien. Donnez moi un parachute et une falaise, je saute, demandez-moi d'aller faire l'épicerie, je capote!).

J'ai hâte à demain, hâte à dimanche, hâte à mercredi, j'ai même presque hâte que Bob arrive! (il arrive dimanche avec la moitié de la planète JOB, pour une petite semaine) Est-ce que j'aurai hâte au jour d'après pendant deux ans ?

Nannie, j'ai promis à MonBoy que je t'enverrais voir le show en fin de semaine, donc vendredi ou samedi, si tu veux aller lui donner le bec que je devais lui donner avant de partir...
Minou, soit pas jaloux, c'est pour moi qu'elle le fait! J'aurais voulu te voir avant de partir, mais à moins que tu ne restes jusqu'à fin mai début juin, ça me surprendrais que l'on se voit d'ici Noël ou dans deux ans.
Lady-die, ma puce, je ne sais pas ce que j'aurais fait sans toi en fin de semaine. Merci beaucoup beaucoup!
Et puis, je ne sais pas si vous le savez, mais j'ai maintenant 4 photos de chacun de vous, grâce à Lady-die, et je joue à la patience tous les jours avec vous.

Je vous serre tous plein fort, je vous embrasse tout plein fin et je vous aime tout plein...plein.

Donnez-moi des nouvelles, ça fait passer mon temps que de vous lire!


Édit de 21h30:

Quand Kitty traduit la page avec Gou*gle language tool, la lettre commence comme ceci:

Hello casseroles and the coconut,...

Je pense que je préfère cette version là!

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