27 novembre 2006

Heureuse de se sentir bêbête

Je m'étais juré que je ne changerais pas d'idée.
Ce n'était pas du chantage mon affaire, pas ouvert à la négociation, pas une crisette pour avoir ce que je veux. J'étais blessée, mais sérieuse et réfléchie.

Je me suis dépêchée à publier le texte pour avoir un aide mémoire, puis j'ai arrêté de mettre mon blog en signature ailleurs parce que je trouvais que ce n'était quand même pas la meilleure première impression - déjà, un petit signe que je n'étais pas complètement à l'aise avec ma décision.

En ce moment, j'avoue que j'hésite à tout effacer... mais il paraît qu'il faut s'assumer dans la vie!
Paraît aussi qu'il n'y a que les fous qui ne changent pas d'idée.
Paraît que pour changer d'idée, il faut déjà réussir à en avoir eu deux de suite et que c'est une preuve d'intelligence. Envoye donc.
Je vais être en famille pour Noël.
Avec les cadeaux faits comme d'habitude, parce que finalement la décision n'était ni aussi finale ni aussi unanime que ça.
Avec mon chum et ma famille en no communicado pour le temps des partys.
Avec, probablement, pas mal de stress de tous les côtés et surtout du mien.
Sans cabane en bois rond, sans feu de foyer et sans peau d'ours.
Avec huit adultes et un enfant de moins d'un an dans une maison qui contient 4 demi lit et un lit double. Sans même songer à aller coucher ailleurs.
Parce que malgré la claque à l'ego, malgré que tout ça ne signifie clairement pas la même chose pour tout le monde, malgré toutes mes raisons valables pour dire non, j'aurais passé le 24 décembre à pleurer dans mon shack en bois rond, au grand désespoir de Kitty.
On a beau être éparpillés loin sur la planète, je considère que ma famille est tricotée serrée - avec des mailles extensible, soit, mais la laine ça étire.
J'ai besoin de voir mon monde, j'ai besoin de mes traditions familiales. Les cadeaux, c'est un extra qui me rends mes 4 ans devant une boîte emballée, pas un must qui m'est essentiel ( tiens, tout comme le nouveau DVD de Passe-Partout!).
Peut-être que je n'ai pas réussi à grandir. Peut-être que personne dans ma famille n'a réussi à grandir et que c'est un peu dysfonctionnel notre affaire. Peut-être qu'on stresse tous, qu'on sacre tous et qu'on fantasme tous d'un échappatoire aux réunions familiales parce que ce n'est pas toujours confortable de se sentir régresser vers nos 15 ans dès qu'on passe la porte de la maison familiale, avec le retour en force des caractères adolescents que ça implique. Peut-être que c'est juste moi - en qualité de dernière de famille - qui est comme ça. Ce qui est certain, c'est qu'on finit toujours tous par répondre présent à l'appel.
Et je sais que l'année prochaine si les choses vont comme nous le voulons, Kitty et moi risquons fort de passer les fêtes en Angleterre avec ses enfants et donc que je n'aurai pas le Noël de mon enfance. Je n'avais pas envie de volontairement me couper de ça cette année, j'ai envie d'en profiter encore plus.
Je remercie ma bonne étoile de m'avoir donné une mère qui me connaît assez pour ne pas s'opposer à ma tête de cochon et savoir attendre qu'elle passe, une soeur qui sait faire la messagère calme et sereine dans la tourmente et un frère qui comprends d'où je sors avec mes lubies.
Et pour mon nouveau lecteur qui me fait très plaisir en sortant de je ne sais où et qui s'inquiète de ce que Kitty pense du no communicado...
Il en pense qu'il aime mieux une blonde un peu stressée mais heureuse d'être en famille qu'une blonde qui braille la journée de Noël parce qu'elle voudrait être ailleurs.
Il respecte l'importance que ma famille peut avoir pour moi, même si la sienne à depuis longtemps laissé tomber les réunions de familles sans faire de peine à personne.
Il se dit que c'est le juste retour du balancier puisque j'ai déjà rencontré plus de la moitié de sa famille à lui (et vu le fort accent de certains, le comunicado était vraiment solo un poco) alors qu'il n'a rencontré personne de mon côté.
Il pratique religieusement ses cours de français en faisant la vaisselle le samedi matin, ce n'est pas pour rien.
Il a douteusement hâte d'entendre ma soeur parler anglais avec son accent francophone, surtout étant donné que j'ai perdu le mien depuis longtemps.
Il se dit que sur 18 jours de vacances en classe neige, il peut bien en passer 3 dans ma famille sans en mourir ; ça va lui permettre de se dégeler les orteils et les oreilles (tell me Kitty, which is which?)
PS: La chanson de la seconde pour cette semaine, un petit coup d'enfance en pyjama le samedi matin.

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