19 novembre 2007

Magie Blanche

Dimanche matin, conte de fée. Ça fait cinq jours que ça dure, cinq jours de bombardements blancs, mais la terre était toujours trop chaude pour conserver les munitions au sol.

Samedi soir, Kitty regardait la neige tomber, et comme il arrive parfois même à ceux qui ne croient en rien, murmurait ce qui semblait bien être la prière des écoliers à sa sauce personnelle ; "Please, please, please, let me see some real snow before we leave this country".

Comme ce qui n'existe pas écoute tout le monde sans distinction, dimanche matin au réveil les dernier flocons valsouillent vers le bas et sous le ciel qui se dégage vers le bleu froid, on en compte deux pouces au sol déjà.

Les bottes, la tuques mais pas de mitaines et pas de foulard, Kitty est déjà dehors avec le chien qui ne comprend pas bien à quoi ça sert toute cette froidure blanche sinon à la manger - et encore, ça gèle la langue et le goût est bof-bof. Le fond est déjà mouillé, le thermomètre qu'on accuserait volontiers de mentir affiche un 1.1°C peut encourageant pour qui veut garder son tapis blanc.

Boudeur, Kitty se recouche sur le divan et sieste une petite heure. Et moi? Et moi j'assiste à la magie des prières d'écoliers puisque sitôt Kitty endormi la neige reprend de plus belle, en gros flocons mouillés, collants, mais encore assez léger pour danser dans le vent.

La première vraie bordée de neige, elle est toujours pareille - et toujours merveilleuse. Elle tombe si serrée que malgré l'envie de savoir d'où elle vient, on ne peux garder les yeux au ciel sans devoir battre des cils contre les cristaux qui nous tombent dans les yeux. On n'y voit rien de toute façon, ils sortent de nulle part ses flocons qui fondent sur nos joues exposées.
Et puis, qui ne s'en veut pas d'être le premier à laisser sa trace dans la neige fraîchement tombée? Mieux vaut la regarder de derrière la vitre, blottie dans une chaise avec un livre délaissé qui servira d'excuse à ce temps gaspillé si jamais quelqu'un se réveille sur un gâteau pas encore chocolaté (je vous en reparle).

Songer que c'est le troisième hiver déjà que je manque, sans carte de saison pour le ski, sans banc de neige de 6 pieds, sans histoires de -40 ni de voiture à collecter à raconter ; songer que l'hiver dernier était plus que décevant avec le lac qui ne gèle même pas ici et le vacances de Noël pratiquement sans neige au Québec ; songer que cet hiver ne sera guère mieux avec rien de prévu pour le moment en frais de vacances d'où je viens. Songer qu'en trois ans à deux pas des Alpes, j'ai laissé la petite gène de l'inconnu me garder d'aller y skier ; songer à quel point c'est une peur ridicule lorsque regardée à la leur de la possibilité que ce soit notre dernier hiver ici. Songer surtout qu'on peut sortir la fille de l'hiver, mais certainement pas l'hiver de la fille. Songer qu'il faudra trouver une manière de convaincre Kitty de porter son cache-col, outre le lui enfiler sur la tête de force!

Songer, admirer, souhaiter, imaginer. Et puis retourner au feu qui a besoin d'être nourri et au gâteau qui a besoin d'être fini.


Elle ne reste jamais, la première neige. On n'en aura tiré qu'un dimanche magique et un bonhomme de neige vite fait avec la neige couvrant la voiture. Déjà lundi matin, il était déjà brisé mon bonhomme, penché vers l'arrière le cou fondu, la tête toute croche et les mains disparaissant dans sa bedaine - il avait l'air de bien rire de nous. Un bon augure pour l'hiver qui vient?

1 commentaire:

Anonyme a dit...

salut a tous, j'ai découvert un site bien sur la magie blanche et envoutement magie noire
http://www.magieblanche.fr, il est tres intéressant