04 avril 2008

Reconnaissance

Conversation avec Mme Dr. hier:

Mme Dr. - Merci! J'ai reçu tes fleurs hier matin juste avant de partir.
Mon moi - Ça m'a fait plaisir, j'espère qu'elles sont belles!
(...)
Mme Dr. - Comment t'as fait pour trouver un fleuriste? Canada 411?
Mon moi - Non, gougel maps.
Mme Dr. - Avant de voir la carte, je ne pensais pas qu'elles pouvaient être de toi!
Mon moi - Elles étaient de qui si elles n'étaient pas de moi?
Mme Dr. - *D'autres monde qui sont presque aussi loin du fleuriste.*
Mon moi - Sont pas proche eux non plus.
Mon moi - Comment ils auraient trouvé le fleuriste plus facilement?
(...)
Mon moi - En fait, j'avais pensé appeler ta mère pour avoir des coordonnées de fleuriste dans ton coin mais...
Mon moi - (dis-y pas!)
Mon moi - ... j'ai réalisé que je n'ai aucune idée de comment elle s'appelle, ta mère...
Mon moi - ... donc je ne pouvais pas l'appeler!
Mme Dr. - Ah! Là je te reconnais!!



C'est fin, non? J'imagine qu'au moins, je peux me dire que mes copines ne m'aiment pas juste parce que je les achète avec des fleurs!

*Quand même, je suis très certaine que ce n'est pas de ma faute si je ne connais pas le nom de sa mère - c'est parce qu'elle ne me l'a jamais dit!!
J'ai même demandé à ma maman à moi, qui a une mémoire à toute épreuve, et elle ne le sait pas non plus!
*

03 avril 2008

Docteure Nannie

Il faut avoir une volonté à toute épreuve je crois.

Quand nous avons terminé notre Bacc. (comme dans B.Sc.) ensemble, j'ai contemplé l'option maîtrise pendant un gros trois secondes et quart, le temps de lire jusqu'à "présentation d'un mémoire". Puis je me suis plutôt lancée à la recherche d'un emploi.

De mes "copines d'U", comme je les appelle, d'autres ont décidé des rester à l'école encore un peu, mais il n'y aura eu qu'elle pour se lancer dans les études "supérieures". Comme ça, parce que. Parce que son stage était intéressant j'imagine, et qu'elle a eu envie de continuer. Au moment d'écrire ce fameux mémoire, elle a même décidé que "thèse" ça sonnerait tellement mieux et elle y est retournée pour un tour, sans passer go, sans réclamer une job à revenu décent.

Cinq ans que ça dure, à mi-chemin entre la vie d'étudiante et celle de travailleur. À regarder ses copines faire des plans de carrières, changer d'idée, s'installer, déménager, faire des bébés. Cinq ans à malgré tout garder le même objectif.

Combien d'articles lus trente fois avant de réussir à en retenir quoi que ce soit? Combien de semaines passées sur des expériences au final ratées? (J'extrapole à partir de mon propre stage là, évidement qu'elle est bien meilleure que moi et qu'elle ne foire jamais rien.) Combien de mois devant la page blanche de la thèse, à essayer de trouver des mots pour ce qui est devenu tellement intrinsèque que ça en revient à essayer d'expliquer la couleur bleue à un aveugle? Combien de jours à stresser pour préparer sa soutenance, jusqu'à n'en plus savoir ce que l'on sait?

Cinq ans. Résumés à trois ou quatres articles publiés et une grosse thèse avec son nom d'écrit dessus. Résumés au prestige des trois lettres au bout de son nom, "Ph.D.". Résumés au C.V. qui épate, listant publications sur publications.
Résumés à l'accomplissement d'avoir terminé ce que nous étions toutes beaucoup trop peureuses pour entreprendre.

Tu n'as aucune idée à quel point je suis fière de toi. Tu devrais.

(PS: on est sur mon blog, il faut bien que je ramène tout à moi. Absolument que je prends mon prestige par association. "Rien ne sert de vous obstiner avec moi, j'ai raison, j'en ai discuté avec mon amie Docteure!")

01 avril 2008

C'est demain...

... qu'elle devient officiellement une source inépuisable de savoir (à défaut de sagesse).

Titre du programme : Doctorat en microbiologie-immunologie
Faculté : Faculté de médecine
Titre de la thèse : Étude globale des gènes différemment exprimés entre les différents stades de vie et espèces du parasite Leishmania à l'aide d'approches génomiques
Date de la soutenance : 2 avril 2008 à 13 h
Direction de la thèse : La Madame là-là, Département de biologie médicale, Laboratoire d'infectiologie.

T'attends-tu toi aussi?

Oui, je sais, je perds mes bonnes habitudes.

Kitty et moi en sommes à nous arracher les cheveux (et les yeux) sur des problèmes de logistique pas logique du tout et dont peut-être j'aurai le droit de vous parler dans un avenir pas trop lointain (illogiquement, uniquement lorsqu'il sera confirmé que les problèmes de logistique ne font que commencer.)

Si l'illogique se produit, j'aurai aussi tout le loisir d'expliquer la note qui échappe à la logique de CarJa. (voilà quand même un indice: ce n'est pas moi qui ait des chaussettes jaunes et avant que j'admette être un peu grassouillette, il va faire beau!!)

En attendant, et en essayant d'éviter que l'attente ne rende fou, nous promenons le chien dans nos contrées sans neige (j'ai des photos, mais je ne suis pas certaine que je peux les montrer sans me faire renier par ceux qui habiteront le désert blanc pour un autre six mois). Quoi que ça ne change pas grand chose, nous finissons quand même par ... attendre.

Dans nos contrées sans neige depuis trois bons mois, où les perces-neiges se pointent sans avoir rien à percer, où les chevreuils envahissent les champs et les prés et les chemins de traverse (...)
les chevreuils envahissent les champs et les prés et les chemins de traverse.

Les mauvais jours, nous marchons deux, trois heures sans problème et juste comme nous nous préparons à rentrer, Max trouve son chevreuil, jappe comme une fille (traduction vu la sonorité : "Oh non! Je ne devrais pas courir, je vais me casser une griffe avec toutes ces ornières! Attrape-le, toi! Attrape-le! Vite! Le vent va défaire mon brushing!") et disparaît pour un trois-quart d'heure.

Les très mauvais jours, Kitty est à vélo lorsqu'ils découvrent trois chevreuils - qui décampent aussitôt dans trois direction différentes. Vous pouvez compter une bonne heure à tourner en rond à écouter les jappements de filles venant tantôt de la droite, tantôt de la gauche, tantôt de quelque part qui sonne très loin, avant que Kitty et Max ne rentrent à la maison à la noirceur et sans lumière.

Les bons jours, Max trouve son chevreuil presque sitôt parti de la maison et nous pouvons nous asseoir dans le jardin, à siffler sur la colline jusqu'à ce qu'il revienne (il va sans dire que le jour prend une tournure nettement moins agréable si le chien se laisse distraire par les poubelles des voisins juste avant de rentrer è la maison...)
Les très bons jours, le chevreuil lui passe sous le nez alors qu'il est trop occupé à sentir autre chose et il ne se rend compte de rien.)

Et quand il ne trouve pas le chevreuil comme tel, il trouvera sans aucun doute un vieux crâne blanchi, ou une jambe de biche avariée laissé là par les chasseurs de l'an dernier. Je vous offre la soupe?