26 juin 2007

Sois polie si t'es pas jolie...

Ma maman m'a bien appris;

On dit "Non, merci"
Ou "s'il-vous-plaît, oui".
Elle ne tenait pas élevage de petits
Cochonnets impolis.

On prends de petites bouchées,
La bouche fermée pour mastiquer,
On ne se sert pas à l'arrachée,
Et sans bonne raison d'être affamée,
On s'arrête à la première fournée.

Quand tantine vient en visite,
On partage le pique-nique,
Et on ne cache pas les chips,
À moins que les voisins ne s'invitent
Une fois, une autre puis trente-huit.

On boit de l'eau ou comme nos hôtes,
On offre ce qu'on a d'abord aux autres.
On garde trois bières
Dans l'frigdaire
On offre souvent
Et on accepte rarement.

C'est assez simple finalement et ça m'avait toujours suffit (même si les mères de certaines copines se désespéraient à me voir ne boire que de l'eau pendant mes visites).

Kitty a à peu près les mêmes règles, peut-être un peu plus lousse, à une près: si on me demande mon avis avant de sortir quelque chose à grignoter, je vais toujours refuser poliment, à moins d'avoir vraiment faim (ou d'être chez Carja!) alors que la seule politesse anglaise est de faire insister l'hôte lourdement puis d'accepter un petit quelque chose.

Il y a deux semaines, les douze petons de ma petite famille partent en promenade après le souper, comme tout les soirs depuis l'arrivée de Max. Au hasard, je propose d'aller voir vers chez Laszlo, qui travaille dans le chenil, question de lui montrer comment mon joli toutou s'adapte bien, se promène déjà sans laisse et ne fait faisait pas encore de bêtises. Juste en passant. Juste, genre, dix minutes de blabla dans l'entrée le temps d'épuiser notre quota de mots hongrois.

Ah! Le doigt dans l'oeil jusqu'au nombril!

Laszlo lavant son auto nous fais de grands signes de la main en nous voyant arriver. Première chose que l'on sait (vu le peu de mots compréhensible d'un côté comme de l'autre, pas moyen de faire autrement), l'auto pleine de savon est en train de sécher, nous sommes attablés devant trois verres de bière et les toutous font connaissance avec (Spritch, Spitsht, Stipish? - le chien). Judith vient aussi nous dire bonjour et avec son anglais pas si tant mal nous explique qu'elle a une grosse journée demain, qu'elle ne peut pas s'asseoir avec nous mais elle nous offre une bouchée, si nous voulons? Une feuille de choux farcis peut-être?

Je n'ai pas eu le temps de dire non que Kitty avait déjà dit oui, en précisant bien kitci-kitci, et qu'arrivait vers nous le plat, au complet et intouché(!), de cigares aux choux. Avec la crème sure, la salade de patate, les boulettes de porc aux oeufs (très miam, mais quand même!) ...

Bon déjà, ce serait pas si mal si les hôtes mangeaient avec nous, mais eux aussi ont déjà soupé. Deux belles dindes assises là, discutant comme on peut en hongrois/anglais/allemand pour essayer de finir les coins, les seuls à manger de ce qui ressemble au souper de fête du lendemain et sans avoir vraiment faim.

Euh... on mange un peu? beaucoup? qu'est-ce qui est poli? Si on mange peu, c'est comme si on n'aimait pas; si on mange beaucoup, on est des cochons... c'est quoi la règle dans ces moments-là? Un peu de tout plus tard ce sont les framboises fraîchement cueillies, le jus de framboise pressé maison... et la deuxième bière acceptée par Kitty!! (Sous mes gros yeux qui, sûrement, n'améliorent pas leur opinion de nos manières.) Comble du comble, avec le coucher de soleil sont arrivés en grand les moustiques, nous forçant
à décamper à peine la bière terminée!

Je suis assez gênée et embêtée. Il faut savoir que c'est tout-à-fait dans les normes de politesse hongroises d'offrir - et d'accepter - à manger quand les voisins passent, et puisqu'on juge la qualité de l'hôtesse à la diversité de sa table, rien que de normal à la façon dont nous avons été reçus. Aussi poli de rempli le verre sitôt vide donc toujours en garder une gorgée au fond si on n'en veut pas plus.

Mais de mon côté, je ne sais vraiment pas comment agir dans ce genre de situation et les us du pays sont tellement complètement contraires à mon éducation que je deviens instantanément mal-à-l'aise.
Jusqu'où faut-il accepter?
Et maintenant qu'il est trop tard pour changer les choses, comment rendre la pareille??

23 juin 2007

Vos lumières

En ce petit matin gris (qui n'est plus tellement un matin mais qui est tout de même gris), j'ai deux chose de la plus haute importance à vous demander.

D'abord, blogger c'est amusé à tout traduire en Hongrois pendant la nuit et je manoeuvre en code couleur pour distinguer "enregistrer" de "publier" en ce moment. Est-ce que quelqu'un ayant l'affichage dans une langue connue peux m'indiquer où exactement je dois aller pour changer le language d'interface?

Ensuite, et le plus important: je m'interroge grandement en ce moment sur les limites de l'hospitalité. Jusqu'où doit-on offrir, jusqu'où doit-on accepter ce qui est offert, quelles sont les marques de politesses à respecter lors d'une visite impromptue.
Voyez-vous, je croyais être bien élevée mais à sortir avec Kitty je me rends compte que "ma" bienséance peut être plutôt malpolie chez le voisin. Alors, je profite du multiculturalisme des mes lecteurs pour savoir ce qui est poli chez vous.

C'est en plein le temps de me raconter vos histoire d'horreur de matante Georgette qui débarque un soir pour souper et qui reste un mois. Je vous raconte la mienne ensuite.

Edit:
Kitty dit: "Ha ha ha! Tu vas vraiment avoir l'air folle si personne ne te réponds!"
Vous ne me ferez pas ça hein?

21 juin 2007

Explication Justification Quelque chose en tout cas

Il me semble qu'elles sont dues et je ne saurais dire pourquoi.

Parce que j'aime pas l'image que ma page d'acceuil me renvoi depuis J'y arrive pas. L'explication de mon ancienne psy impliquerait le fait que je ne supporte pas que les autres me preçoivent "faible". Mon explication personnelle implique plutôt le fait que j'ai posté epuisée mentalement et physiquement et que dès le lendemain, la montagne était déjà moins grosse - alors que vous qui me lisez n'avez aucun moyen de relativiser mes écrits comme ça. Vos mots m'ont touché, beaucoup, votre inquiétude m'a alarmé et depuis je m'efforce à dédramatiser la situation avec quelque chose de plus léger.
Mais l'image n'est pas meilleure. Parce qu'en fait ce n'est pas noir, pas blanc, mais pas gris non plus. En plus, je me donne une impression de faire dans le sensationalisme - un coup c'est le fond du fond, un coup c'est le bonheur total - et ça me dégoûte.

Devrais-je croire que vous êtes plus intelligent que ça et capable de lire entre les lignes? Probablement.
Le cas échéant, devrait-je me foutre de l'opinion de ceux qui concluraient au sensationalisme et aux humeurs superficielles? Assurément.
N'empêche.

Ça fait trois ans et neuf mois que j'ai pris ma décision. En trois ans et neuf mois, ma vie a eu le temps de basculer, et le temps de se replacer aussi.

La première année, j'ai été sur les petites pilules, j'ai vu une psy, j'ai perdu ma job, j'ai eu un chum que je n'aimais pas, j'ai stoppé les pilules, j'ai passé deux semaines en Europe avec une amie, je me suis fait mettre dehors par mes co-locs, j'ai laissé le chum, j'ai squatté dans l'appart d'un ami pendant qu'il était ailleurs, j'ai stoppé la psy, j'ai vécu chez ma soeur, j'ai finalement emménagé dans un appart - que j'haïssais - et dans tout ça j'ai repris un semblant de pied.

La deuxième année, je me suis fait ré-engagée dans un post plus important par la même entreprise qui m'avait clairée, je suis partie pour la Hongrie, j'ai rencontré Kitty, j'ai emménagé danns une jolie maison loin de la grand-ville.

Depuis, je me suis installée dans ma maison, dans ma vie, dans mes souliers.

Il y a des choses qui se sont règlées d'elles-même, d'autre que je travaille encore, d'autres que je fais exprès d'ignorer parce que ma situation actuelle ne les implique pas, et d'autres encore sur lesquelles je garde un toujours oeil sans avoir l'air d'y toucher parce que je sais qu'elle sont toujours là, sous la surface, prêtes à me sauter dessus si je relâche mon attention deux secondes. Dans cette catégorie-là se trouve, entre autre, ma culpabilité.

On peut se sentir coupable de choses que plusieurs n'imaginent même pas. On peut se sentir coupable d'avoir peur, se sentir coupable d'avoir des rêves qui diffèrent de celles de l'autre, se sentir coupable d'être émotionnelle, se sentir coupable de ne pas l'être (merci ma psy!), se sentir coupable d'aimer, se sentir coupable des gestes que l'on pose en voulant être aimée, se sentir coupable du mal être que projette sur les autres le fait de se sentir toujours coupable. On peut se sentir coupable, au même moment, d'avoir prêté oreille à l'autre et de s'être écouté soi. On peut même se sentir coupable de ne pas se sentir coupable, se sentir coupable d'oublier et se sentir coupable d'accepter.
On peut se sentir tellement coupable de tellement d'affaires en même temps qu'aucun tribunal, nulle part, jamais, ne pourais rendre un jugement d'innocence.

J'ai essayé de travailler là-dessus avec ma psy, j'ai eu ben de la misère. Ses principes étaient bon, mais des fois j'aurais voulu l'étrangler. Quand je lui disais que lui en voulais à "lui" de m'avoir fait prendre cette décision et qu'elle me répondait que c'était ma décision et que personne d'autre ne pouvait en avoir la responsabilité, j'avais l'impression qu'elle en rajoutait un couche épaisse de même. J'ai fini par comprendre la différence entre responsabilité et culpabilité. Je pense en tout cas.

Cette décision-là allait changer ma vie d'un façon où d'une autre, mais je ne le percevait pas à ce moment-là. J'ai pris la décision "safe" (la décision de peureuse comme je la percevait) pour me rendre compte que je n'étais pas safe du tout. En coupant le noeud qui me ratachait à Anthony, j'ai libéré un fil qui a décousu tout ce que je croyais savoir sur moi-même - mes espoirs, mes projets, ma personalité. Une fois stoppé le détricottage de ma personalité, j'ai dû rebatir du début, me retrouver des buts, des projets, des envies.

Je me suis organisée pour partir, loin. Mon émotionel était débalancé, j'ai décidé de débalancer le matériel pour compenser et retrouver mon équilibre. J'ai mis la découverte et le voyage en première ligne, la routine et la securité loin derrière. J'ai tellement changé le cours de ma vie qu'il n'y a plus grand chose à reconnaître. Ce n'est pas seulement différent de ce que j'aurais vécu si j'avais gardé Anthony, c'est différent de ce que j'aurais vécu si je n'étais jamais tombée enceinte. Je n'aurais jamais perdu ma job qui me rendais folle, je n'aurais jamais tout laissé tombé pour partir en Hongrie, je n'aurais jamais rencontré Kitty, je n'aurais jamais eu besoin d'ouvrir ce blog. Je n'ai pas eu le choix d'apprendre à respecter ce qui m'est arriver et à reconnaître le "bon" dans ma décision. Personne ne peut pas passer son temps à s'aigrir de chaque sourire, à fermer les yeux devant la beauté des choses, à refuser le bonheur d'être aimé. Aussi bien refuser la chaleur du soleil et la fraîcheur de la nuit, ça ne mène nulle part.

Mais!
Mais, il reste, toujours, quelque part, la culpabilité du survivant - d'autant plus quand on est soi-même responsable de la disparition de l'autre. Il y a des fatigues, des confrontations, des projets et aussi des dates qui font que tout revient plus fort en pleine figure. De quel droit je passe par dessus ma peine, de quel droit j'oublie les détails de comment ce fut, surtout de quel droit je me prend à faire des projets d'un jour être maman malgré tout. C'est la trahison ultime, celle dont tout mon être refuse de se libérer sans culpabilité, celle qui signifiera que vraiment, je fais ma vie sans Anthony. C'est le dernier(?) morceau à lacher pour continuer d'avancer et je n'arrive pas trop à m'en convaincre. Autant il me fait souffrir en me reliant à la culpabilité d'avoir lâcher prise sur le reste, autant il représente une part de moi beaucoup trop importante pour accepter de m'en défaire. Je ne veux pas arrêter de compter ces dates qui ancrent ma réalité dans le temps, même si elles me font sentir coupable que ce souvenir ne soit pas constant et qu'une date, extérieure à moi, soit nécessaire pour me ramener là - et pourtant je voudrais ne pas y retourner dans ces moments où tout n'est que ça.

Bref, bienvenu dans le cercle vicieux embrumé que constitue mon cerveau. Je n'ai pas trouvé la façon de conjuguer l'avenir et le passé de cette façon là et parfois ça déborde. Dans ces moments-là, vos mots m'aident et peut-être que oui, je les recherche. Et si le lendemain j'ai un peu honte de tant d'émotivité et d'absence de réflexion logique (ma psy aurait-elle raison?), je préfère parler de la pluie et du beau temps et de la pâte à dents sur la bedeaine de Kitty, le temps de faire le ménage dans ma tête.
Merci à vous tous pour ce que vous m'apportez.

20 juin 2007

Sans bon sens

Quelqu'un pour expliquer à Kitty pourquoi c'est important de passer une semaine à squeezer le tube de pâte à dents déjà virtuellement vide pour être certain de ne rien gaspiller alors que c'est tout à fait sans conséquences de lui en étendre la même quantité sur la bedaine si c'est à partir d'un tube plein?

Bizarrement, je ne trouve pas l'argument clé...

19 juin 2007

Ridicule, un peu

Allez, passons maintenant des larmes au rire, il est temps.
Par où commencer? Mais par rire de moi bien sûr!

Fermez les yeux (ou pas, puisque les yeux fermé vous n'arrivez plus à lire) et imaginez la scène.

Mon fil dentaire, qui tiens mes dents bien droite depuis quasiment 10 ans, ayant soudainement décidé qu'il en avait assez et qui se tortille (m'arrachant des bouts de langue au passage) pour réussir à s'échaper. Moi, assise en hauteur sur la table, la bouche grande ouverte. Kitty debout devant moi avec la lime à ongle en carton, en train d'essayer tant bien que mal de limer le fil à l'intérieur de la rangée de dents.

Non? Pas drôle? Et si on transporte la scène dans le jardin, à la vue des voisins (ça prends quand même une bonne luminosité)?

Et si je vous dit que je suis incapable de regarder le coco de Kitty d'aussi près sans avoir l'envie irrésistible de jouer avec tous ses petits boutons de chaleur, on ne fait pas un joli tableau à nous deux?

Ok. Et si j'avoue que pour terminer le travail en-attendant-le-dentiste, je me promène maintenant avec un morceau de cire à chandelle parfum (et goût de parfum) banane-mangue bien calé sur le bout du fil toujours un peu tordu??

Hé, le ridicule ne tue pas, cha hait hus harlé honne cha!

17 juin 2007

Je n'y arrive pas

Je n'arrive pas à arrêter de compter. Les dates qui m'échappent le reste de l'année se gravent dans ma tête, une après l'autre, s'accumulant jusqu'au 17 maudit qui me laisse devant mon rien à fêter. J'arrive pas à oublier. J'ai oublié tout le reste et je n'arrive pas à m'en pardonner. Je ne sais plus de quoi il aurait l'air à trois ans. Je ne l'entends pas parler, ni courrir, ni poser des questions, ni pleurer ses chagrins. Je lui imagine des yeux bleus qui ne sont pas les siens et c'est bien tout ce que j'arrive à lui donner. Un nom, un âge, des yeux bleus. Je suis une mauvaise mère sans enfants, parce que j'ai choisi. De ne pas changer ma vie, de ne pas prendre le risque.
Et je le sais, douloureusement, à chaque comportement enfantin, à chaque frustration hors proportion, à chaque envie nombrilliste. Je suis, je serais, une mauvaise mère. Parce que ça fait trois ans que je devrais savoir et faire mieux. Parce que par choix, j'ai décidé de ne pas passer par là. Je suis figée dans le temps, incapable de dépasser ça. Oh oui, je parle, je réclamme ma chance, je demande aprobation de talents que je sais ne pas posséder. Je veux qu'on m'appuie, qu'on me fasse confiance, qu'on me donne une chance, mais si quelqu'un s'y risquait... si quelqu'un s'y risquait je sais déjà que je ne la prendrais pas. Ça me tue de voir dans les yeux des autres qu'eux aussi le savent juste à me regarder aller, parce que je sais qu'ils ont raisons. Je fais porter par les autres mon absence de maternité présent, j'arrive déjà trop mal à suporter ce qui m'y a mené.

Je suis désolée Kitty. Tu ne peux pas savoir et tu ne devrais pas avoir à comprendre.
On ne lutte pas contre les vagues, elles nous engloutissent de toute façon. Je retiens mon souffle et j'attends de revenir à la surface. Mon Anthony aux yeux bleus aurait trois ans aujourd'hui, 6 jours avant son père.

14 juin 2007

Material Girl...



















Chez Promod, en blanc ou en noir...










Parce que la mienne s'est brisée sur les marches de Plazza del Campidoglio à Rome












Cette version-là, pour cet acteur-là



















Toutes neuves, pour me permettre de mettre celles-ci en retraite méritée (pareille-pareille, ce sont les seules qui ne m'arrachent pas la peau entre les orteils)





Et pis lui, aussi!



Oualà, ça vous laisse deux gros mois pour aller magasiner!! :^D

13 juin 2007

Prénom

La Matoue intellexuelle (désolée, je sais qu'elle n'utilise plus le pseudo mais je l'aime ce pseudo-là moi!) m'a encore lancée sur la piste de réflexions innocentes en soit mais bourrées d'introspection. J'avais commencé par lui écrire un commentaire, mais devant la longueur du roman j'en fais un post.

Des histoires de prénoms chez nous, il y en a plein. Plutôt que de nous raconter comment ils s'étaient rencontrés ou comment ils avaient vécu leur enfance, mes parents racontaient des histoires de prénoms.

Mon oncle au prénom on ne peut plus original (!) porte ce nom au lieu de son nom de baptême parce que c'est sa marraine qui l'a fait baptisé (maman malade et papa retenu aux foins) et d'un prénom que mon grand-père n'aimait pas. Ce prénom mal-aimé est aujourd'hui celui de son arrière-petit-fils, qui a acheté la paix en donnant enfin à mon grand-papa le nom adoré de "pépère" dont il rêvait depuis toute une génération.

Ma mère, elle, avait toujours détesté son prénom avant d'apprendre que c'était aussi le deuxième prénom de sa maman. Réconciliation instantanée!

Au baptême de l'ainé, mes parents ont été pris de court puisqu'aucun deuxième prénom n'avait été planifié, mais le prêtre insistait. Ils ont dû trouver rapidement et ont fini par lui donner tout les prénoms de mon père, qui en avait déjà trois.

Mes parents ayant cru qu'il serait de bon ton de demander à des enfants de 9 et 7 ans leur opinion sur le prénom de leur futur frère, ma soeur insista longtemps pour le nommer "Micha la Boule", du nom de l'ours des dessins animés. Ma mère opta pour Jean-Pierre, gagna de peine et de misère l'aprobation des autres, pour décider après la naissance qu'il n'avait pas la face d'un Jean-Pierre après tout!
Elle s'est souvenue bien plus tard que le prénom finalement choisi avait été envisagé par un oncle 10 ans plus tôt pour le sien de fils. À l'époque ma mère avait fait la grimace!

Quant-à-moi, mon prénom est une toune populaire de 1979, une princesse perse épouse d'un grand conquérant mais surtout, la précieuse de la plus belle histoire d'amour - et c'est de là qu'il a été choisi. Il signifie supposément "rocher du soleil levant" (j'ai un doute) ou "petite étoile".
Pour cette cinquième grossesse, il n'y avait que deux options de prénom selon si l'on demandait à ma mère ou mon père. Mon père a fini par avoir gain de cause auprès de ma mère en apprenant à mon frère - 2 ans à l'époque de la grossesse - à appeler la bedaine de maman du prénom qu'il avait choisi. Les voisines étaient scandalisées - qu'est-ce que mes parents feraient si jamais j'étais un garçon?? (pas d'échographie qui dévoile le sexe à l'époque) - mais le prénom était choisi, et l'épellation aussi! La fille-à-papa que j'étais a appris très jeune, à réclamer l'épellation particulière, avec-un-seul-"n"-merci, conformément aux désirs paternels.
Ce prénom n'était pas très populaire à l'époque (aujourd'hui oui) mais j'étais, et je le suis toujours, fière d'avoir une manière de l'écrire à moi toute-seule et que l'on a toujours justifié par ses origines anglo-saxones.

Avec tant d'histoire derrière, impossible donc de détester mon prénom. Je le défendais quand on l'écrivait mal (i.e. tout le temps!), je refusais qu'on le diminue de quelques syllabe (ça en fait un nom de chien!) mais je rêvais quand même de m'appeler autrement. Katleen avait ma préférence - je m'en sert aujourd'hui sur certains forums du Web.
Je n'ai jamais trop aimé qu'on me chante la chanson qui vient avec non plus et je me suis moi-même baptisée Anie quand je suis partie dans l'Ouest Canadien, question d'éviter les sérénades (je soutiens que c'est aussi un diminutif possible mais personne ne me croit).
En Hongrie, où le surnom est obligatoire mais pas obligatoirement plus court que le prénom d'origine, certains y changent le "e" final pour un "a", certains retournent à ce diminutif tant haït et moi j'essaie tant bien que mal de reprendre Anie, de un parce que le chien de la proprio porte mon nom donc mon diminutif, de deux parce que Kitty est incapable de prononcer le "R" comme il se doit*, de trois parce que ça fait parler le monde!
Dans ma vie professionnelle, j'ai intégré le prénom que ma maman aurait voulu me donner pour avoir la troisième initiale si utile aux publications. Si je savais par quel bout commencer, je le ferais rajouter à mes papiers officiel, parce que je le perçois comme le premier attachement de ma mère envers bébé-moi.

Au final, dans ma vie courante, mon prénom n'est que très rarement prononcé mais j'y tiens et je ne le changerais pas, à cause de l'histoire qui vient avec. S'il m'a défini, c'est par son épellation unique qui m'a appris le plaisir de se démarquer des autres - de là je garde l'envie de donner à mes futurs enfants des prénoms uniques, au grand dam de Kit qui au contraire déteste devoir toujours expliquer et épeller le sien (pourtant, Kit, c'est si complexe à comprendre?) et rêve de prénoms les plus simples possibles. Quand même, je ne dirais probablement pas non à satisfaire mon égo en prénommant ma première fille Madeleine - question de prolonger l'histoire de mon propre prénom.

Avez-vous deviné? Chut, c'est secret!

Et vous? Quelle relation entretenez-vous avec votre prénom ?

*côté prononciation impossible, Kitty est servi dans ma famille. Trois "R" en début de prénom, 2 "r" en milieu de prénom, et une "Guy" impossible à prononcer.

10 juin 2007

Nem beszelnek magyarul

Pour les besoins de la cause, les phrases prononcées dans un language inconnu des lecteurs de ce blog seront traduites à peu près et indiquées en orange.

En route pour la plage, monsieur le policier nous fait signe de nous ranger sur le bas-côté. Kitty obtempère presqu'avec le sourire (il fait vraiment, vraiment beau).
-"Blah blah blah blah blah blah blah", dit le policier.
-"Désolé, nous ne parlons pas hongrois", de répondre Kitty (la seule phrase qu'il connaît en hongrois - et encore puisque je viens juste de lui apprendre qu'il dit nous au lieu de je chaque fois)
Grand éclat de rire du policier.
-"Yeah, yeah, right. Personne ne parle hongrois en Hongrie quand la police les arrête. Blah blah blah blah blah!"
Kitty sort de la voiture à la recherche de ses papiers - à défaut de savoir ce qu'il veut vraiment, assumons au moins que la police demande toujours à voir le permis de conduire. Le policer lui fait des signes, pointant dans la direction d'où l'on vient et un signe qui ressemble à un U-turn.
-"Désolé, je ne comprends pas. Petit peu hongrois: je ne sais pas, je ne comprends pas, nous ne parlons pas hongrois.", le tout en présentant son permis de conduire anglais. Froncement de sourcil du policier qui n'arrive pas à en lire un seul mot.
-"Ah! Venant de Budapest, pas tourner à gauche", en pointant toujours d'où on arrive.
Sur ce, il lui redonne son permis de conduire et s'en va arrêter la voiture qui vient juste de tourner à gauche au même endroit que nous...

Il faisait vraiment beau aujourd'hui, peut-être que ça justifie travailler un dimanche à arrêter les gens qui tournent à gauche sur une ligne pointillée?

07 juin 2007

L'employé du guichet

Ce que j'aime le plus dans la vie dans mon ancien pays communiste qui regarde encore le petit papier classé comme étant la seule voie de salut, c'est l'aventure constante et répétitive que représente "être en règle avec l'état".

D'abord, logique, il faut un visa pour pouvoir rester ici plus de trois mois. Pas parce qu'ils ont peur que tu immigres en douce, pas parce qu'ils ont peur que tu passes par leur pays pour rejoindre l'Est*, juste parce que... en fait parce que le Canada demande un visa aux hongrois alors eux aussi, na!
Il faut en plus une carte de résidence, le plus innocent des morceau de carton avec mon adresse écrit dessus par ma propre main, qui se renouvelle en même temps que le visa et non pas quand je déménage...?
Il faut finalement un permis de travail, quelque chose qui dit que je suis belle, je suis bonne, je suis fine et je suis capable de faire la job pour laquelle on m'engage mieux que quelqu'un d'autre dans la région (yeah right!)

Évidement que le visa est conditionnel au permis et que le permis doit être renouvellé tous les ans, t'à-coup que. Donc, chaque année, c'est au moins trente jours pour refaire faire le permis et au moins trente jours pour faire rallonger le visa. Il faut donc s'y prendre deux mois d'avance pour rester en règle, mais le permis se sera renouvellé que pour un maximum de 12 mois - moins que ça pour le visa qui ne sera renouvellé que jusqu'à la fin du permis, qu'il faudra demander deux mois d'avance l'année suivante question de l'avoir à temps pour renouveller le visa.
Perdu? Moi aussi, et c'est pour ça que quand je me suis présentée au bureau de visa vendredi, croyant avoir jusqu'en août pour refaire mon visa, je suis tombée en bas de ma chaise d'apprendre que j'étais illégalement au pays depuis deux semaines!

Et c'est dans ces moments que l'employé du guichet se permet de vous raconter ses plus mauvaises blagues - "Madame, si jamais la police vous avait arrêtée pour un contrôle de routine (comme c'est effectivement fréquent en voiture) on vous aurait envoyé en prison", sourcil froncés et doigt pointé de circonstance.

? "Monsieur, vous saurez que chaque fois que la police regarde mon visa, elle ne sait pas à quoi ça sert et se dépêche de me le rendre en regardant ailleurs." ou "Monsieur, la police ne s'est pas encore rendue compte que je fonctionne encore sur mon permis de conduire québecois alors je ne m'inquiète pas trop pour mon visa". Le tout dans ma tête évidement, pas assez folle pour oser contredire l'employé du guichet!

Là où ça se corse, c'est quand l'employé du guichet s'en va avec votre passeport en vous disant qu'il doit voir son patron, parce que techniquement ce qu'il devrait faire à ce moment-ci c'est de vous renvoyer au Canada le temps que vous refassiez vos papiers en règle. Même pas possible de vous sauver en courant pour échaper à la déportation, ils ont votre carte de résidence, ils savent où vous habitez!!

À dix heures on vous relâche, avec comme mission de remplir votre dossier de demande de rallongement de visa, de retrouver votre permis de travail valide et d'en faire une copie et de trouver quelqu'un pour vous écrire en Hongrois une lettre d'excuses à genoux pour avoir osé vous tromper dans les dates butoir - lettre adressée aux autoritées compétentes et assortie de timbres d'une valeur de 2200Ft (oui parce que si les autorités font confiance à l'employé du guichet pour être responsable de votre expulsion du pays, il n'est quand même pas qualifié pour manipuler l'argent de vos frais de retard. Il faut aller au bureau de poste acheter des timbres spéciaux, question que l'employé du guichet n'ai aucun intérêt à les mettre dans ses poches). Le tout, avant midi parce que, hein, le bureau ferme à 12h30 et il ne faudrait pas qu'ils finissent en retard. Sinon, ben on envoi un avis d'expulsion et je suis mieux d'aller me terrer six pieds sous terre quelque part au fond d'un bois parce que si on me trouve j'aurai même pas le temps de dire aurevoir que je vais déjà être menottes aux poings direction aéroport.

À 11h15, vous revenez papiers remplis, copie trouvée, lettre signée. Vous demandez à l'employé du corridor si vous aurez besoin de votre photo aujourd'hui où si cela peut attendre - après tout il vous reste 45 minutes pour courir le centre-ville à la recherche d'une machine à photo si jamais ça existe encore. Non, non, on vous assure que ça peut attendre lundi.

Assis. Reste. Attends. Passe chez l'autre employé du guichet (sinon c'est trop simple). Explique. Regarde les gros yeux qu'on te fais et l'air compatissant devant ta déportation imminante. C'est que, vois-tu, la lettre que tu es incapable de lire parce qu'écrite en Hongrois, elle fait bien des excuses à genoux becqué-bobo d'être en retard, mais elle ne dit pas pourquoi tu es en retard. Hooon!
En attendant de savoir quoi faire avec ça, on va étudier votre dossier. Avez-vous votre photo?

Finalement, ça peut attendre à lundi pour obtenir la lettre d'excuses incluant le pourquoi du comment. Faut croire que ce n'était pas si urgent que ça de me déporter.

Et puis, l'employée du guichet m'a quand même transmis la bonne nouvelle que puisque je n'ai pas changé d'adresse cette année, ils n'auraient pas besoin de ma copie de bail + attestation que la compagnie de ma propriétaire paye ses taxes + son contrat de mariage + le document, datant de moins de trois mois, attestant que son mari est propriétaire de la maison + le certificat de naissance de son mari avec le nom de fille de sa mère écrit dessus. C'est pas génial ça!!

Qui parie qu'on me déporte dans moins de trois semaines pour avoir fourni un dossier incomplèt?

05 juin 2007

C'est un garçon!

Il est arrivé ce soir vers 16h, sentant la merde mouillée mais pas le vomi - heureusement pour l'auto ET pour mes petons qui le tenaient en place pendant le voyage. Déjà il marche à quatres pattes et nous adore assez pour nous suivre à la trace. À l'heure ou j'écris ceci, il est d'ailleurs assis tout contre la porte patio sous la pluie batante au lieu d'être dans sa niche, dans l'espoir de réussir à nous apercevoir à travers les rideaux. Quel amour!



Il ne parle toujours pas (espérons que ça reste comme ça), a quelques difficultés techniques avec les escaliers,

en a un peu moins avec le principe du harnais mais ça n'empêche pas que les papattes peu habituées chauffent vite sur les chemins de gravier. Va falloir se faire de la corne mon garçon!

Il est glouton comme trois, sauf quand ça sent meilleur que ça goûte en quels cas il faut s'y reprendre à plusieurs fois.















Et Roxy? Mais Roxy est pareil à elle-même, un amour de gentillesse dès qu'il s'agit de partager son jardin (comment ça, ça ne se voit pas??)
Il ne faut pas s'en faire, à coup de bonne dose de faux-bacon, ils deviendront bien copains!

Talent à tuer...

Kitty m'a ramené une surprise d'Angleterre.

Pour se faire pardonner le fait qu'il ait accepté de rapatrier la moto de son frèrot à partir d'Angleterre jusqu'en Hongrie (destination finale: Bulgarie) et que je ne puisse pas l'accompagner parce que:

a) mes grosses fesse sur le siège passager vont user le pneu arrière quelque chose de rare;
b) mes toutes petites fesses sont bien trop délicates pour supporter le voyage sur le mini-siège de la si belle moto;
c) chéri de moi tient beaucoup trop à mon bien-être et à ma sécurité pour risquer qu'il m'arrive quelque chose;
d) chéri de moi a beaucoup trop envie de faire des niaiseries sur ses 1 000 miles d'autoroute pour accepter d'avoir 1- une passagère qui limiterais ses mouvements, 2- un témoin à ses folies qui ne sont plus de son âge.

Pour se faire pardonner donc, Kitty a aussi raporté un vestige de son passé à cheveux long dans un nuage de fumée, j'ai nommé la guitare électro-acoustique de laquelle je me suis immédiatement emparée en exigeant qu'on m'enseigne comment y jouer du Mozart.

Je sais maintenant faire gricher les cordes en A mineur, C, D, E et même F - en autant qu'on me donne cinq minutes pour me placer les doigts entre chacune.
Les portes du pénitencier bientôt vont se refermer Je chââânte comme une casssserolle, et je joue de la guitar!
Et quand mes petits doigts sont trop meurtris, j'ai quand même droit à Led Zeppelin, AC/DC, Pink Floyd et compagnie en concert intime...